Responsable des formations USAR, cynotechnique, risque bâtimentaire, risque chimique, radiologiques, secourisme, officier des systèmes d’information et communication et des spécialités FDF, brûlage dirigé, feu tactique, RCCI , analyste.

Luc LANGERON : Au sein de l’ECASC, vous êtes mobilisé sur un spectre très large, et la spécialité USAR est au catalogue de l’Ecole de Valabre. Pouvez-vous nous décrire le domaine d’action de cette spécialité ?

Lieutenant-Colonel VAUCOULEUR : L’USAR est la nouvelle appellation retenue dans le guide de doctrine opérationnelle pour unité de sauvetage d’appui et de recherche mais le sigle SDE reste le code de référence dans le catalogue ECASC comme le prévoit le GNR sauvetage déblaiement. Nous dispensons deux niveaux de formation : le chef d’unité et le chef de section. En complément de ces niveaux d’emploi une formation complémentaire à l’évaluation des risques bâtimentaires est proposée au catalogue. Cette formation devient indispensable aux chefs d’unités et de sections pour poser un premier diagnostic sur la stabilité des constructions afin d’assurer la sécurité des intervenant et des occupants.

LL : ces « équipes de sauvetage et déblaiement » USAR, sont dédiées sur quel savoir-faire ?

LCL VAUCOULEUR : Ces équipes sont amenées à faire des recherches de victimes ensevelies et en assurer leur conditionnement, leur extraction dans le but d’être évacuées vers des postes médicaux avancés ou des structures hospitalières, dans un second temps.

LL : En France, ces équipes sont aussi mobilisées sur des effondrements dans les villes comme nous avons pu en connaitre récemment ?

LCL VAUCOULEUR : En pratique pour tout ce qui relève des mouvements de terrain, de séismes ou d’inondations, qui engage une possible fragilisation des structures de bâtiments. Ces équipes peuvent être mobilisées de par leurs compétences, leur technicité et le matériel dont elles disposent pour éviter l’effondrement des bâtiments. Dans des cas plus graves ces équipes assurent le sauvetage des victimes ensevelies après percement et déblaiement des éléments effondrés.

LL : Pour ces formations, chaque année l’ECASC organise avec un département un exercice de grande ampleur. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

LCL VAUCOULEUR : La formation SDE3 réalisée à Valabre repose aussi sur des exercices terrains dont un exercice majeur dans un département d’accueil. Le dernier exercice s’est déroulé en Ardèche où les spécialistes du SDIS 07 ont concocter un scénario reposant sur six sites de manœuvre. En parallèle les SIS de toute la France mettent à disposition une ou plusieurs unités qui vont profiter de cet exercice pour réaliser leur FMAPA. Ainsi les stagiaires peuvent être mis en situation au plus proche de la réalité. L’encadrement a pu évaluer leurs aptitudes à commander dans des situations dégradées sur des séquences de travail de 5 heures durant 2 jours sans interruption.

LL : Un exercice conséquent avec de nombreuses participations ?

LCL VAUCOULEUR : Nous avions volontairement limité les participations à 20 unités sauvetage déblaiement et 25 binômes cynotechniques, en fonction des disponibilités de site de travail. il y avait 220 intervenants, et environ 250 personnes déployées sur tous les sites.

LL : En qualité d’organisateur, vous retenez quoi ?

LCL VAUCOULEUR : Je retiens la nécessité de poursuivre ce type d’exercice, parce qu’ils sont les derniers où le stagiaire se retrouve dans des conditions assez proches de la réalité dans un exercice d’ampleur. Le stagiaire est véritablement poussé dans ses retranchements et les enjeux de coordination s’avèrent indispensables. Pour chaque situation, il va devoir gérer son stress, analyser la manière dont il va pouvoir s’intégrer dans un dispositif de commandement. C’est un des derniers stages où finalement nous continuons de manœuvrer avec des victimes réelles avec d’autres équipes spécialisées.

Je veux également ajouter que l’USAR est une discipline exigeante. Face au réchauffement climatique, ces équipes sont de plus en plus sollicitées. Les inondations, les mouvements de terrain dus à la contraction des sols par exemple posent des problématiques de stabilité des structures bâtimentaires. Ces équipes, qui disposent d’un véritable savoir-faire sont un vrai appui pour le commandant des opérations de secours et pour le directeur des opérations.

LL : Connaissez-vous déjà la date et le lieu du prochain exercice ?

LCL VAUCOULEUR : Pour l’année 2024, nous avons deux exercices programmés, un sur Toulouse au mois d’avril et le second, la date n’est pas encore définie, mais il aura lieu sur Limoges au second semestre.