Propos recueillis par Luc Langeron.
 
En cette période contrariée d’activités et en mode de fonctionnement dégradé, pour l’ECASC, le confinement a eu quelles conséquences pour la formation ?
Durant cette période pandémique, nous avons mis à profit la fermeture de l’établissement pour travailler sur le développement des outils de simulation, ce qu’on avait pas forcément le temps de faire en pleine activité.​ Les cadres de la formation placés en télétravail ont pu en lien direct avec la société CRISE – notre partenaire sur la simulation –  développer de nouveaux scénarios de formation. Comme vous le savez la simulation à l’ECASC, ce n’est pas nouveau, ça date des années 2000. On forme avec ces outils tous les cadres des sapeurs-pompiers, des unités militaires de la sécurité civile sur la spécialité feux de forêt sur simulateur, sur les plus hauts niveaux de formation : chef de groupe, chef de colonne, chef de site…​
 
Pour la simulation, cet outil aux multiples performances, est aujourd’hui capable de reproduire des scénarios de feux de forêt, de permettre de recréer le développement d’un incendie, de prendre en compte les différents paramètres : le relief, la végétation, la météo et de mettre en oeuvre des moyens terrestres et aériens et surtout de prendre en compte les actions et les manœuvres des sapeurs pompiers et des aéronefs.​ Je rappelle que l’outil de simulation est le seul permettant de certifier des cadres sur cette activité opérationnelle.​
 
Et pour la Formation ouverte à distance (FOAD), la simulation représente un précieux atout ?​
 
Oui, il y a eu une étape intermédiaire qui a été le simulateur mobile. Depuis 2015, on se déplace dans les SDIS pour effectuer le maintien des acquis des cadres sur la spécialité feu de forêt, plus particulièrement.​
 
Cette période de disponibilité, malgré tout, nous aura nous permis d’aller plus loin sur la formation ouverte à distance. A court terme elle permettra aux SDIS de se connecter au simulateur qui sera piloté depuis l’école d’application de sécurité civile, et la prise en compte de nouvelles spécialités comme le sauvetage déblaiement et le risque chimique.​
 
Avec la FOAD, l’ECASC va franchir un nouveau cap novateur ?
C’est une nouvelle étape et un besoin, compte-tenu des évènements d’aujourd’hui. Le but, bien entendu est de réduire les déplacements des personnels, de diminuer les coûts, diminuer les risques pour les personnels, favoriser la formation du maintien des acquis mais aussi pouvoir échanger entre départements. En effet plusieurs départements pourront se connecter en même temps pour travailler ensemble sur une opération ou une problématique opérationnelle.​
 
Cela veut dire que demain, un stagiaire sera chez lui ou dans son SDIS et il participera à une session de formation à distance avec ses collègues ?
Tout à fait, les SDIS se connecteront à la plateforme, nous les opérateurs, nous serons au CESIR et nous conduirons l’exercice, comme aujourd’hui sur le site de Valabre.​
Beaucoup de paramètres en prendre en compte aujourd’hui, la sécurité, la diminution des coûts, les déplacements, l’environnement, etc. Les premiers tests sont prévus deuxième semestre 2020 avec deux ou trois départements pilotes que nous avons sollicités.​
 
Et là, vous êtes fin prêts pour la reprise après le 11 mai ?
 
Effectivement, on reprend l’activité pédagogique le 1er juin, très orientée sur la formation « feu de forêt », parce que la saison approche très rapidement et il y a de la demande de la part des SDIS. Nous resterons ouverts jusqu’au 10 juillet.​