Interview du capitaine Francis DIXHEURES en charge de l’encadrement du FDF3 avec des cadres Belges.

LL : Vous êtes venu aujourd’hui dans le cadre d’un protocole d’accord avec Valabre. Pouvez-vous nous rappeler le cadre d’accord ?

CNE : Depuis une dizaine d’années nous développons en Belgique la problématique feu de forêt. Il nous fallait chercher les savoir-faire en France et en particulier à Valabre. Depuis 7, 8 ans, ce partenariat avec Valabre, a permis de dégager 3 sessions fdf3, en espérant lancer une session fdf4 en fin d’année.

LL : Pour le FdF votre organisation est sensiblement la même que la nôtre ?

CNE : En Belgique nous travaillons à l’échelle fédérale. Un appel a été lancé auprès de l’équivalent des SDIS avec des problématiques feu de forêt. Très vite nous avons pu rassembler 12 officiers.

LL : Parce que la problématique du feu de forêt est prégnante en Belgique ?

CNE : Bien sûr même si cela peut paraître un peu paradoxal. D’une année sur l’autre, on va avoir des inondations ou un risque important d’incendies. Mais ce qui a lancé la démarche c’est l’année 2011, avec 2 incendies de plus de 1000 Ha. Et en 2022, 750 ha, donc effectivement ça devient de plus en plus prégnant…

LL : sans doute un effet du changement climatique ? Vous êtes donc dans l’anticipation ?

CNE : On est dans l’anticipation, mais maintenant la réalité rattrape l’anticipation. En 2022, on a eu depuis le mois d’avril jusqu’en mi-juillet, une période de sécheresse où on avait des départs de feux tous les jours.

LL : Je reviens à votre semaine à Valabre. Ici c’est apprendre la doctrine française et l’adapter à votre contexte national ?

CNE : L’idée était d’aller chercher la connaissance où elle se trouve, et d’être en capacité de gérer de gros chantiers. Avec le SDIS 08, dans les Ardennes, c’est aussi de s’appuyer sur les uns et les autres.

LL : avec du matériel somme tout équivalent à nos matériels de pompiers ?

CNE : Le camion feu de forêt belge, c’est le CCFM français.

LL : Je voudrais revenir sur vos débuts et vos premières implications ?

CNE : le moteur du début, avec les grands feux de 2011, c’est des villas cossues (dont celle de la ministre de l’Intérieur) impactées sérieusement. Dès lors nous avons la volonté d’envoyer des pompiers en formation et de lancer un appel de marché européen. La Catalogne a répondu, mais c’est Valabre qui a eu le marché. A partir de ce moment, nous avons calés des formations belges de fdf3, et 1 et 2 bien aidé en cela par l’ECASC et le Commandant Choserot. La montée en puissance nous a engagé jusqu’à la formation fdf4.

LL : Le programme de cette semaine, est complémentaire de l’épisode dans le Vaucluse ? Vaucluse ?

CNE : Nous avons fait le fdf2 dans le Vaucluse, le fdf1 en Belgique, Ces formation vont pouvoir se faire maintenant en Belgique. Mais pour ce fdf3, on voulait venir ici, pour qu’il n’y ait pas de distorsion dans la doctrine, même chez nous.

Nos cadres découvrent ici la rigueur et la structure de commandement à la française, ce qui n’est pas nécessairement le cas chez nous. Ils découvrent cela et sont conscients que c’est une arme.

LL : Ces équipes vont désormais faire ruisseler la doctrine dans votre pays ?

CNE : Nos fdf3 sont désormais dans leur profil de fonction. Ils seront les instructeurs pour prêcher la bonne parole. Les futurs fdf4 de fin novembre, eux, seront les garants à l’échelle de nos départements, qu’on appelle les Provinces, de la doctrine.

LL : Pour conclure, je peux vous demander un sentiment personnel ?

CNE : c’est l’aboutissement de 10 ans de collaboration avec Valabre et entre autres, avec le Contrôleur Général BEDOGNI, on a un beau projet qui se concrétise et qui se termine en fin d’année et un deuxième avec le Colonel MERESSE, qui est l’intégration de la région Wallonne par convention aux principes de l’Entente et l’accessibilité à l’OPEN DFCI, qui aura lieu au mois de mars 2024.