Déclaration de Michel Lalande

Conseil d’Administration du 21/03/2012

« Merci monsieur le Président, d’’abord c’’est une certaine émotion pour moi de revenir en ces lieux où j’’ai arpenté mes 40 ans, c’’était il y a longtemps.

A l’’époque où l’’on fabriquait la loi qui allait devenir celle du 04 mai 1996 sur la départementalisation et la première loi sur les sapeurs-pompiers volontaires, qui porte également la date du 04 mai 1996.

Les tempes nous étaient moins blanchies à l’’époque et nous avions la physionomie peut-être plus alerte, en tout cas, je n’’ai pas oublié cette période qui m’’a conduit à croiser les chemins de Valabre et j’’ai été ravi de voir comment cette maison, cet établissement s’’était professionnalisé, s’’était bien développé et surtout avait bien réussi son unité.

Et quand on sait comment la Sécurité civile reste historiquement un monde de Gaulois, il faut bien le dire, je dois dire que je suis admiratif devant ce travail conscient, permanant, construit, que vous avez réalisé pour avoir enfin ici un grand Centre national de formation, une Université des feux de forêts finalement, c’’est bien ça, au sens étymologique du terme : l’’universalité de la compétence et de la connaissance, et finalement cette universalité on y apporte, nous les ultramarins, du fin fond de l’’océan indien, on vous apporte une occasion de lui apporter un sens concret en vous amenant à faire rayonner cette culture française de la sécurité civile et des feux de forêts dans cette partie du monde qui en a grand besoin.

Alors c’’est pour moi un retour qui me touche, qui m’’émeut beaucoup et je voulais vous remercier pour l’’accueil. Et puis, ce qui nous a conduit ici, ce n’est pas un chemin de Damas, ce qui nous a conduit ici avec le Président du Conseil Général, c’’était lorsque nous étions au fond de la nuit noire dans cet incendie du Maïdo. On se disait tous les deux qu’’il fallait bien qu’’à un moment ou à un autre, on ouvre à la Réunion une voie : celle du salut et celle qui consiste à bien vouloir considérer qu’’il faut que nous passions d’’un risque répertorié à un risque assumé.

C’’est bien d’’avoir les livres de la sécurité civile, dans les inspections en tout genre qui nous accablent, surtout dans ces cas-là des sachants qui viennent vous dire qu’’on est dans des risques connus : « ça vous fait une belle jambe » ou quand la société dans laquelle vous vivez n’’assume pas, n’’assume pas le risque que vous lui décrivez ; tout simplement parce que la société au milieu de laquelle vous vivez est une société parfaitement consciente de son île, de ses problèmes, qui assume complètement le risque cyclone et qui l’’assume à ce point, qu’’il en éteint les autres ou qu’’il en occulte les autres.

Passer d’’un risque répertorié à un risque assumé, c’’était le premier sujet.

Puis le deuxième sujet, c’’était bien sûr, construire une réponse globale. Autour de ce risque qui doit devenir assumé, il y a une réponse globale pour la Réunion mais une réponse globale pour la France au sein de l’’océan indien. Et c’’est parce que finalement ce risque non-approprié peut devenir une chance finalement pour la France dans l’’océan indien que la population va se l’’approprier. Parce que plutôt que ce soit ces feux de forêts une honte, une affliction, en fin de compte, cela deviendra non pas un atout mais une capacité pour une société qui est très fière de rayonner dans cette partie du monde et à travers elle, c’’est la France toute entière.

Voilà, je suis venu pour revivre mes 40 ans mais je suis venu ici avec une seule idée, c’’est faire en sorte que ce que nos pères et nos grands-pères nous ont légué, c’est-à-dire vouloir assembler une compétence, vouloir rassembler une culture scientifique et technique, dépasse finalement les forêts méditerranéennes au sens du Vidal, et aller beaucoup plus loin en voulant considérer que les forêts méditerranéennes ou de type méditerranéennes, vous en avez en Amérique, vous en avez en Australie et vous en avez aussi en France, au milieu de l’’océan indien, et à côté de cette France de l’’océan indien, vous avez des populations francophones qui vous attendent et qui vous tendent la main. Merci. »

Michel Lalande