Luc Langeron : Christophe Debray, vous êtes rassemblés aujourd’hui à Valabre pour un prochain exercice européen ?

Christophe Debray : Nous préparons un exercice d’ampleur co-financé par la commission européenne qui aura lieu au mois de mai 2022 dans la région de Berre l’étang, dans le sud de la France, avec une dominante sur les risques naturels qui engendrent des accidents industriels.

LL : L’Europe attend quoi de l’organisation de ce type d’exercice ?

CD : L’Europe a toujours des attentes très fortes par rapport à ce type d’exercice. C’est pour cela qu’elle les co-finance à plus de 85%.  L’objectif premier étant de mettre en œuvre la solidarité européenne à travers le mécanisme de protection civile de l’Union qui permet d’engager un certain nombre de modules qui sont déjà pré-identifiés, ce qu’on appelle une réserve européenne de protection civile et qui sont certifiés par l’Union Européenne. L’objectif c’est de déployer cette solidarité européenne de façon concrète et opérationnelle de façon à la rendre visible auprès des citoyens européens.

LL : Vous attendez beaucoup de pays participants ?

CD : Pour l’instant sont membres du consortium l’Espagne, l’Autriche, la Belgique, l’Allemagne et nous étudions la possibilité d’engager des moyens de l’Italie et de la République Tchèque. Leur engagement consistera à déployer des modules opérationnels certifiés par l’Union européenne.

LCL DEBRAY

LL : Et l’idée c’est d’activer quel type de scénario ?

CD : Nous sommes en plein travail de préparation du scénario et tout ce travail de planification qui est en cours,  du temps.

L’exercice durera 48h mais le travail de planification, est un travail qui dure presque un an puisqu’on devrait déployer sur le terrain entre 600 et 800 hommes et femmes. Bien sûr, cela prend du temps et nous n’avons pas encore tous les éléments. Ce qui est sûr, c’est que l’on souhaite aller jusqu’aux limites du système de réponse opérationnelle de façon à apprendre. L’objectif également de cet exercice, est de faire un retour d’expérience digne de ce nom et d’apprendre beaucoup des différentes situations qui seront mises en œuvre.

LL : Parce qu’on sait qu’on peut être plus performant et mieux préparé sur quel type de problème ?

CD : Ce qui est sûr, et plus personne ne le conteste maintenant, c’est qu’il y a un phénomène de changement climatique que l’on connaît et qui engendrera très clairement et très sûrement des catastrophes plus nombreuses et plus intenses.

L’objectif aussi pour nous est de se préparer à ce type de situation catastrophique.

LL : Dernière question puisque je n’oublie pas que vous êtes représentant de la DGSCGC (Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises). Quel est le rôle de la DGSCGC dans l’organisation ?

CD : La DGSCGC s’implique pleinement dans la réalisation de cet exercice puisque la majorité des bureaux et des sous directions de la DGSCGC sont engagés dans l’organisation de cet exercice. C’est clairement un objectif majeur pour le directeur général et c’est aussi un des évènements qui se déroulera dans un contexte un peu particulier, puisqu’il se déroulera pendant le semestre de la présidence française du Conseil de l’Union.